Quand le rideau s'ouvre... [Réservé]

Yohann marchait dans les couloirs du 2ième étage. Il devait être 15h30 et un grand soleil brillait dehors. Comme à son habitude, il faisait une ronde dans toute l'école pour que tout soit bien à l'arrivée des élèves, qui avançait à grand pas. Mais au bout d'une petite minute de marche, il s'arrêta brusquement devant une porte. Conservatoire y était marqué en grandes lettres d'or. Sans se faire prier, il entra. La salle était immence par rapport à certaines pièces. Mais vu le nombre de sièges et d'instruments qu'elle contenait, on pouvait deviner pourquoi. Yohann s'avanca dans la pièce et alla rejoindre le piano. Il commenca à faire des petits airs connus pour s'échauffer, et commenca à jouer ( 'Lettre à France', de Michel Polnareff). Le son du piano remplit bientot complêtement la salle, et maintenant Yohann était transporté comme dans un autre monde, son monde à lui.

"Depuis que je suis loin de toi
Je suis comme loin de moi
Et je pense à toi tout bas ~"

Il avait une voix beaucoup plus douce quand il chantait que quand il parlait en général, son visage généralement froid et impassible, devenait moins rigide et exprimait enfin des expressions de setiments. Pour lui, chanter et jouer du piano revenait à rêgler tous les problèmes du monde.

Ayant enfin retrouvé son chemin [je fais comme si on était un peu plus tard que dans le sujet dans l'entrée^^] et voulant connaître un peu mieux l'étage supérieur - afin de pouvoir sauver le plus de vie possible... -, Heather finit devant la salle de musique. En entendant le piano et la voix, elle entra et...

*Punaise, j'y crois pas.*

Le virtuose qu'elle entendait n'était autre que le dirlo... Le même directeur qui dirigeait cette école? Vraiment? Nooooon... Impossible. C'était carrément impossible!

*Maïne maïne Maïne... J'y aurais jamais cru!*

Lui? L'homme froid? L'homme que Heather avait vu toute la matinée? Non, c'était impossible. Arborant de magnifiques yeux de merlans frits, elle admirait le magnifique éphèbe qui se donnait en spectacle devant elle. Il avait vraiment une belle voix. Cela se voyait vraiment vraiment vraiment. Cette voix lui faisait fermer les yeux, même si cette chanson lui disait vaguement quelque chose.

Cela lui rappelait les après midi passé enfermée dans son dortoir, à réviser ses leçons. Elle se souvenait que, des fois, elle voyait par la fenêtre les oiseaux voler, les autres étudiants flirter... Et, plus rarement, elle entendait des amoureux dans les dortoirs voisins. Mais, autrefois, n'importe quoi pouvait la toucher.

Alors, ne parlons pas du chant.

Yohann était tellement dans son monde qu'il n'entendit même pas la porte s'ouvrir. Quand il chantait seul, quasiment plus rien ne pouvait l'en interrompre. Il était dans son petit nuage, loin de tout ces problèmes. Tellement haut qu'il en oubliait même l'incendie de sa maison, la mort de ses parents, et la morsure qui l'a rendu ainsi. D'un coup sec. Il s'arrêta de jouer, chercha quelques instants dans son esprit une petite chanson qui pourrait le remettre d'aplomb, puis quand il l'eut trouvée, Il recommenca à jouer une chanson plus lente, moins rythmée que la précédente, mais toujours aussi accrochante ('Rette mich', de Tokyo Hotel). Pour un jeune homme comme lui, malgré sa voix qu'il travaille depuis qu'il est petit, cette chanson lui faisait toujours ressortir quelques moments de tristesse.

"Komm und rette mich,
Ich verbrenne innerlich,
Komm und rette mich,
Ich schaffs nich ohne dich,
Komm und rette mich,
Rette mich...~"

Et c'est la que tout arriva! Comme à chaque fois qu'il entamait le refrain de cette chanson, tout les mauvais coup et tous les regrets qu'il avait emmagaziné jusqu'ici revenait au galop, et le trop plein d'émotion dut sortir. Pour la première fois depuis qu'il était arrivé dans cet établissement, il larmoyait... Un lycan qui larmoie, cela pourait paraître bizarre, et pourtant c'est arrivé. Il arrêta de jouer pour empêcher de pleurer et se tourna vers la porte d'entrée. C'est à ce moment là qu'il remarqua Heather.

"Oh... Je, je ne vous avez pas vu. Désolé pour ces larmes, mais cette chanson à toujours eu son effet sur moi.

Il sècha vite ses larmes, honteux d'avoir pleurer devant quelqu'un.

" Vous êtes là depuis longtemps? Parce que... je... je n'ai pas l'habitude de chanter et jouer devant du monte, cela me fait peur..."

[Et vui, on peut être Lycan, et pourtant garder ces émotions et ses peurs d'enfant...]

Dès que Heather remarqua qu'il pleurait, elle fut tétanisée. Elle ne sut pas quoi faire. Mais quand il s'excusa, elle baffouilla :

"Non, non, c'est très bien, de pleurer! Ca libère la pression que l'on a de trop dans le coeur!"

Si elle pensait que Yohann était insensible, maintenant, cette pensé courrait à toute vitesse vers la poubelle. Dans un élan de tendresse, elle marcha vers lui et posa sa main sur son épaule.

"Je ne suis peut être qu'une infirmière mais je peux peut être vous aider... Si vous avez un quelconque problème."

*Ah... De l'allemand, ça va faire longtemps!*

Yohann resta assis sur le tabouret qui faisait face au piano. Il finissait de sècher les dernières larmes qui coulaient sur ses joues. Puis il entendit enfin le son de la voix d'Heather. Cela le réconforta un peu, il ne lui avait pas fait peur avec sa voix. Ses conseils, qui devait être fondé vu que c'était une infirmière, lui étaient très pratique, cela le rassura un peu.

"C'est vrai que cela soulage, mais je ne l'ai jamais fait en public... Enfin vous comprennez pourquoi... Vous imaginez si cela se répetait?!?"

Si cette rencontre en de telles circonstances s'ébruitait, cela ruinerai la réputation d'homme froid et distant qu'il s'était fait pendant tant d'années.
Il fut surprit quand la jeune humaine posa sa main sur son épaule. Pourtant elle savait que c'était un Lycan, et elle osait quand même prendre des risques pour le réconforter.

"Ce n'est pas tellement un problème... c'est juste que qunad j'ai eu 12 ans, c'est la dernière chanson que j'ai entendu avant que la maison de mes parents ainsi qu'eux même prennent feu... Et aussi ce jour là que je suis devenu un Loup-garou..."

*A 12 ans, hein...*

"Vous étiez quand même assez jeune. Mais même si cela se répétait, peu importe, non? Une réputation, ce n'est pas si important, non?"

Pour le mettre un peu plus à l'aise, elle rit un peu.

"Dernière chanson, hein?... Vous voulez que je vous avoue quelque chose?"

Sans attendre une réponse, elle continua :

"Si vous vous accrochez à un détail du passé, il est clair que vous ne pourrez pas vous sentir mieux, à défaut d'oublier. C'est justement à cause des détails qu'on se sent mal."

*Ne pas faire allusion à sa mutation. Ce serait sans doute déplacé.*

"Cette réputation, avec Kihell et cet établissement, ce sont les seuls choses qui me raccroche à une vie à peu près normale, si je perd cette réputation, c'est comme ci vous, vous perdiez un être cher. Vous imaginez, vous, perdre votre père et pourtant rester indifférant?"

Yohann ne controlait plus les paroles qui sortait de sa bouche. Quoi qu'il arrive, il ne devait rien laisser de côté. Pousser un coup de gueule de temps en temps lui faisait un bien fou... Mais il ne voulait pourtant pas que ca arrive sur Heather.

"Oublier le passé... C'est oublier ce que nous sommes, ce qui fait que nous soyons comme nous sommes. Ces petits détails me rappellent que j'ai eu des parents, que malgré qu'il m'est rendu comme ca, Draell m'a avant tout sauver la vie. Ce sont tous ces petits détail là qui font que nous deviendront telle ou telle personne..."

Yohann se calma, il venait tout juste de remarquer sur quel ton il avait parlé à l'infirmière, qui voulait juste l'aider à aller mieux... Décidément aujourd'hui, tout allait de travers. Il se leva et marcha un peu plus vers le fond de la salle en bafouillant quelques excuses:

"Je... Je suis désolé... En aucun cas je n'aurai du vous parler sur ce ton, vous qui vouliez juste me rendre service... "
(HJ: 23:32 = coup de gueule... ca soulage...)

"Ce n'est pas bien grave! Vous avez vos manières de faire, vos envies, vos besoins. Ce n'est pas à moi de juger!"

Elle souris, puis dit, encore souriante :

"Cependant, si mon père mourrait, je vous jure que je ferais la première cuite de ma vie. Même, je vous inviterais, avec Selena et Angel, nous ferions le tour du village le plus proche, et je chanterais la marseillaise."

Elle soupira, puis conclut :

"Moi aussi, j'ai mes propres soucis, mes propres haines, et mes besoins. On est tous différents. Voilà pourquoi je ne vous en veux pas, de votre coup de gueule!"

Puis, Elle pressa son épaule avec un peu plus de force qu'il n'en faudrait, et murmura :

"Je serais même capable de prendre son cadavre et de le dépecer pour l'envoyer au Service de Transplantation... Ah, au fait. Moi aussi, je voudrais apprendre le piano! Je pourrais?"

Heather avait compris au moins une chose, qu'on ne peut pas juger le mal et le bien d'une autre personne. Mais ce qu'elle dit par la suite le laissa sans voix. Pour pouvoir faire ce qu'elle disait, il faudrait détester son père à un point tellement critique que de le savoir sur la même planète que vous vous fasse hurler de rage. Et à sa connaissance, Yohann n'avait encore jamais entendu parler d'un tel cas. Il préfèra s'abstenir de toutes réponses , évitant ainsi de la froisser , et continuer à marcher. Puis elle s'expliqua sur son propre compte. D'après elle, sont coup de gueule était passé loin derrière elle, et pourtant, il avait l'étrange sensation que quelque chose la dérangeait encore. Il retourna près d'elle et du piano, ne se rasseillant pas sur le petit tabouret de velours, pour entendre la question qu'on venait de lui poser, laissant de côté les paroles blessantes sur le compte de son père.

"Je suis désolé... Je ne suis pas d'humeur à donner des leçons de piano... Cette après midi... Mais je le ferai volontier plus tard."

*Pourquoi je me sens aussi mal... Pourquoi?!?*

"Ce n'est pas bien grave, je comprends bien, après ce bon coup de gueule."

Elle sourit davantage, puis déclara :

"Il n'empêche que vous ne devez pas oublier cette promesse!"

Elle marcha vers le piano et fit quelques notes simple, de l'hymne à la joie.

"Avant, je faisais de la flute traversière, et j'ai appris le solfège du piano en même temps. Ce sera plus facile, n'est ce pas?"

Elle continua cet hymne. Puis elle s'arrêta.

"Si vous voulez continuer, vous pouvez! Je peux vous laisser seul. Ce serait dommage, j'aime beaucoup votre voix. Elle est très belle!"

Elle fit une moue enfantine, puis continua encore à faire des notes. Puis regarda ses doigts. Ils étaient maigres.

"Je commence à maigrir un peu trop maintenant."

Elle grimaça.

"Ce n'est pas avec ça que je vais bien réussir à me trouver un homme!"

Puis elle se mit à rire.

"Ne vous inquetez pas, je n'ai qu'une seul parole."

Heather lui avait redonné le sourir. Malgré ce qu'il lui avait fait, elle ne lui en voulait pas. Des femmes comme ça, on n'en croisait pas tout les jours. Elle s'approcha du piano, pour jouer quelques notes qui lui rappelait vaguement l'hymne à l'amour. Une bien belle chanson pour cette bien belle femme. Puis elle lui posa une question. Elle aurait dit qu'elle voulait sa leçon de piano. Même si l'envie de Yohann commençait à grandir, il ne voulait pas. Pas maintenant.

"Oui, ça nous permettra d'avancer plus vite, car le solfège et les arpèges sont ce qu'il y a de plus dur à apprendre. Le reste n'est plus que de l'apprentissage et de la pratique."

Il la regarda pianotter ce petit air, tandis qu'elle lui demandait quelque chose:

"Oh non, il n'y a aucun problème, vous pouvez rester."

Mais de toute façon, Yohann pensa qu'elle n'avait pas envie de partir, au fond d'elle. Elle regarda ses mains, puis dit qu'elle maigrissait trop. Cela fit rire notre directeur, tandis que celui ci se rasseillait devant le piano. Il posa ses mains sur les touches, et la fatalité revint vite au galop

*Ce n'est pas comme je suis que je trouverai la femme de ma vie...*

Puis, comme un éclair, il commenca à jouer une mélodie mélancolique, sur une chanson qui résumait bien la situation des deux jeunes personnes:('Malgré tout' de Chimène Badi)

"Viens le moment où l'amour abandonne
Et nous laisse seul en chemin
Je ne crois plus aux fausses raisons qu'on se donne
Elles ne justifient rien

Les trahisons, les mensonges me consomment
On les partage l'air de rien
Je ne veux plus me déchirer à faire la somme
De mes torts ou des tiens

Chacun écrie son histoire
Chacun ses choses à revoir

Malgré tout
Malgré toi
Malgré tout ce qu'on laisse derrière soi
Malgré tout
Malgré moi
Je ne suis plus où tu croyais déjà
Malgré tout~

Ce n'est pas là qu'est le meilleur des mondes
Peut-être est-ce un peu plus loin
On a volé mais voilà qu'on retombe
A n'être qu'un + un

Je préfèrerai laisser là les questions
Le poison de nos chagrins
Et ne plus t'écouter répéter le nom
De tes "je m'en souviens"

Chacun écrit son histoire
Chacun ses choses à revoir"

[Désolé mais j'ai pas voulu couper ce texte... Il est super bien adapté =/]

*Jolie chanson!*

Heather retira ses doigts et regarda autour d'elle en écoutant ce que Yohann chantait. Elle remarqua une boîte de violon, deux guitares, un autre piano, des flutes... Et il y avait des diplômes de concours.

*Félicitation à A. Londas pour sa réussite de 1e au concours de Violoncelle.*

Apparemment, on participait beaucoup aux concours de musique, si elle comptait bien les diplômes. Quand il cessa de chanter, elle se retourna vers lui et pensa :

*Sans doute cherche-t-il le refuge dans la musique comme un alcoolique dans la bouteille. Le seul point commun dedans, c'est que ça fait lever le coude.*

"Dommage que je ne sache pas utiliser ma voix comme vous. Je chante comme une casserole!"

Quand il eut fini le morceau, il leva les yeux dans la même direction qu'Heather. Il regarda plus précisément un diplôme où l'on pouvait y lire: 'Mr Roswellt, suite à votre prestation, nous sommes fiers de vous acceuillir au conservatoire de Marseille.' C'était le seul diplôme de musique qu'il avait, car il n'avait passé qu'un seul concours. Mais encore perdu dans ses souvenirs, c'est par une réponse pas très claire qu'il répondit à la jeune infirmière:

"Mais nan. ça se travaille, comme tout."

Puis une question lui remonta directement à l'esprit. Quel jour était - on aujourd'hui? Il essaya de se remémorer la date précise... On devait être le 28 Aout 2010... LE 28 AOUT?!?! Son visage se fixa net, une expression d'horreur et de peur mélangé avait remplacé son visage qui parraissait si serein. Il regarda sa montre, il était 17h05. Cela lui laissait encore un peu de temps pour se préparer. Il se leva brusquement, tendit un papier à Heather et parti en courrant, avec pour seul mot d'adieu une petite lettre écrite main:

Chère Heather

Comme vous avez pu le constater, je suis un Lycan. Et comme tout Lycan, à chaque fois que la pleine Lune arive, je suis obligé de me transformer... Vous devez aussi savoir que ce soir, c'est un soir ou la Lune est pleine, et que je dois donc partir dans les grottes pour protèger la vie de mes élèves.
Si je vous ai donné cette lettre à vous, c'est que j'éprouve un sentiment d'amitié envers vous. Donc je voulais vous demander de ne pas sortir de votre chambre cette nuit, et encore moins de l'école. Juste pour simple sécurité. Si par le plus grand malheur vous devez sortir, essayer d'être accompagné, cela pourra peut-être me dissuader de ne pas vous attaquer.
Si vous voyez cette nuit un loup qui ressemble étrangement à Kihell, ne prennez pas confiance! Car d'après ce que l'on m'a raconté, je ressemble fortement à Kihell pendant ces périodes de pleines Lunes. Donc si vous le voyez, fuyez immédiatement.
Je crois que je vous ai enfin tout dit, veuillez excuser mon départ si précipité et surtout impoli, mais cela dépend maintenant de la survie de vous tous.

Mr Roswellt

[Cette lettre a été écrite à la va-vite pendant le coup de gueule des messages précédents... un peu planifié donc ^^']

Surprise par le départ précipité du dirlo, Heather resta abasourdie quelques secondes longues commes des minutes. Dans la main, elle tenait toujours le papier. Elle le lut du début à la fin.

*Tient, déjà les prénoms?*

Elle finit par lire le dernier mot. Puis elle réfléchit. En toute logique, il allait être affaibli par cette transformation, car il était prouvé que le loup n'hésitait pas à laisser l'humain au bord de la mort. De ce fait, elle devrait garder un lit à l'infirmierie au cas où. Elle regarda le piano, glissa les doigts sur les touches, et fit la marche funèbre, avant de partir à toute volée vers l'infirmerie.

"Il vaut mieux que tout soit prêt pour son arrivée!"

Elle ferma la porte après un dernier regard et fila comme une flèche.

*Je reviendrais plus tard, chère salle...*